Qu'est-ce que le Shilajit ? Origines, Propriétés et Histoire.

Qu'est-ce que le Shilajit ? Origines, Propriétés et Histoire.

Qu'est-ce que le Shilajit ? Histoire, Propriétés et Processus de Formation

Le Shilajit est une substance naturelle aux vertus rajeunissantes utilisée depuis des millénaires dans les cultures orientales. Aujourd’hui reconnu à l’échelle mondiale, il est considéré comme l’un des compléments naturels les plus puissants pour stimuler l’énergie, renforcer la vitalité et soutenir la longévité.

Pourtant, en raison de références parfois mystérieuses et de sa nature complexe, le Shilajit reste méconnu pour beaucoup. Cet article a pour objectif de lever le voile sur ce remède ancestral en explorant son origine, ses propriétés, sa formation naturelle et son parcours à travers les civilisations.

Les origines du Shilajit : de l’Ayurveda à l’Europe

Le Shilajit trouve ses racines dans la médecine ayurvédique et les traditions millénaires de l’Inde. Présent dans les crevasses des hautes montagnes d’Asie (entre 3000 et 5000 mètres d’altitude), on le retrouve notamment dans l’Himalaya, l’Altaï, la Chine, l’Iran et certaines régions arabes.

Le Shilajit dans les textes ayurvédiques

Les premières mentions écrites remontent à plus de 3000 ans dans des ouvrages fondateurs de l’Ayurveda comme la Charaka Samhita et la Sushrut Samhita. Ces textes détaillent les méthodes de purification du Shilajit, les associations avec d'autres plantes médicinales et les indications thérapeutiques. Certains écrits vont jusqu’à attribuer une origine divine au Shilajit, lié au dieu hindou Shiva.

Mumiyo : une variante du Shilajit à travers l’Eurasie

Un équivalent quasi identique au Shilajit a été découvert dans les montagnes de l’Altaï, du Caucase et d’autres régions eurasiatiques. Connu sous les noms de Mumiyo, mumie, momio ou encore mumy, ce nom dérive du grec mumie, signifiant « préserver le corps ».

Hormis quelques différences mineures de composition chimique, le Mumiyo et le Shilajit partagent les mêmes bienfaits. Le Shilajit himalayen reste toutefois considéré comme plus ancien et plus rare, et donc plus recherché.

Des textes anciens russes, perses, turcs, égyptiens et arabes font également l’éloge du Mumiyo, évoquant ses propriétés curatives et sa valeur précieuse. Le médecin persan Alhakim Alyavi raconte, dans Mahzanul-Adwiya, comment le Mumiyo fut découvert dans une grotte et protégé comme un trésor royal.

Le Shilajit à travers les grands penseurs

Des figures historiques majeures comme Avicenne, Paracelse ou encore Al-Biruni ont mentionné le Shilajit dans leurs traités médicaux. Tous recommandaient sa purification et son utilisation en synergie avec d’autres plantes pour améliorer le bien-être général. Pour beaucoup, le Shilajit représentait l’équivalent réel de la mythique Fontaine de Jouvence.

De l’Orient à l’Occident : l’arrivée du Shilajit en Europe

Avec l’ouverture des routes commerciales entre l’Est et l’Ouest, le Shilajit s’est répandu jusqu’en Europe. Réservé aux élites — rois, sultans, empereurs — il valait littéralement son poids en or.

Le philosophe grec Aristote le mentionne déjà il y a plus de 2500 ans comme une substance aux propriétés curatives remarquables. Des allusions au Shilajit apparaissent même dans les œuvres de William Shakespeare :

“Par le Seigneur, j’aurais été une montagne de momie.”
Les Joyeuses Commères de Windsor, Acte 3, Scène 5

“Écaille de dragon, dent de loup, momie de sorcière…”
Macbeth, Acte 4, Scène 1

“Et elle fut teinte avec de la momie que les savants conservaient…”
Othello, Acte 3, Scène 4

Redécouverte moderne et études scientifiques

Beaucoup attribuent à tort la redécouverte du Shilajit à l’explorateur britannique Sir Martin Edward Stanley en 1870. En Himalaya, il observa que les singes âgés restaient vifs et en bonne santé, contrairement à ceux d’Europe. Ces singes consommaient une substance noire et visqueuse : du Shilajit.

Cette observation déclencha un regain d’intérêt scientifique. Dès lors, des chercheurs de toute l’Eurasie ont commencé à étudier cette substance mystérieuse, déjà largement utilisée par les populations locales.

On a même découvert des formes de Shilajit dans d'autres chaînes montagneuses comme en Norvège, en Afrique et en Amérique du Sud. Aujourd’hui, les recherches les plus poussées proviennent de la littérature scientifique russe et indienne.

Propriétés physiques et chimiques du Shilajit

Pour mieux comprendre ce qu’est réellement le Shilajit (ou Mumiyo), il est essentiel d’en examiner les caractéristiques physiques et chimiques. Ce sont elles qui permettent de le distinguer clairement d’autres substances visuellement similaires mais de nature totalement différente, comme l’ozokérite (cire minérale).

Apparence physique du Shilajit

À l’état brut, le Shilajit se présente sous la forme d’une résine foncée, allant du brun profond au noir. Sa teinte peut varier légèrement selon sa provenance, avec parfois des reflets ambrés ou rougeâtres. Plus un échantillon est fossile et ancien, plus sa couleur tend vers le noir.

Il existe aussi une forme très rare de Shilajit de couleur jaune, qui n’a jamais été en contact avec l’humidité. Ce type est considéré comme un Shilajit à l’état primaire, sous forme poudreuse. Mais cette forme est presque impossible à trouver dans la nature.

La plupart du temps, le Shilajit est extrait dans sa forme secondaire, en tant qu’exsudat résineux et cireux issu des fissures de montagne, après contact avec l’humidité. La version jaune peut parfois être confondue avec des produits très différents, comme le Karpura Shilajit ou le Brakshun, fabriqués à partir de dépôts animaux fossilisés.

Composition chimique et oligo-éléments

Le Shilajit de qualité se forme dans certaines des plus anciennes chaînes montagneuses du monde, à partir de matière organique soumise à des conditions extrêmes d’altitude et de pression pendant plusieurs millions d’années.

Certains le comparent à de l’asphalte naturel ou à des dérivés pétroliers comme l’huile minérale, mais en réalité, le Shilajit est très différent. Contrairement à ces substances d’origine inorganique, le Shilajit est riche en carbone organique et contient une grande diversité d’éléments issus du vivant.

Il partage des similitudes avec les substances humiques présentes dans les sols, puisqu’il est composé à environ 60 à 80 % de matières humiques. Toutefois, les conditions uniques des hautes altitudes provoquent une transformation profonde de ces substances, donnant naissance à un concentré naturel exceptionnel, prêt à être consommé.

Outre les acides humiques et fulviques, le Shilajit contient également :

  • Des alcaloïdes végétaux bénéfiques
  • Des acides organiques
  • Des résines naturelles
  • Des cires végétales
  • Et de nombreux composés bioactifs aux effets stimulants et régénérants

Ce mélange unique fait du Shilajit un complément naturel aux bienfaits exceptionnels, capable de revitaliser le corps, renforcer l’énergie cellulaire et soutenir les fonctions cognitives et métaboliques.

Liste complète des oligo-éléments présents dans le Shilajit

Le Shilajit contient une impressionnante diversité d’éléments organiques et minéraux issus de la décomposition végétale naturelle. Voici une liste non exhaustive des principaux composants retrouvés dans un Shilajit de qualité :

  • Albumine
  • Alumine
  • Acides organiques : cystéine, lysine, alanine, histidine, arginine, acide aspartique, glycine, acide glutamique, sérine, tyrosine, thréonine, proline, méthionine, leucine, valine
  • Baryum
  • Acides benzoïques et acides gras
  • Béryllium
  • Bismuth
  • Calcium
  • Carbone-60
  • Chrome
  • Cobalt
  • Cuivre
  • Gallium
  • Or
  • Acide hippurique
  • Acides fulviques et humiques
  • Liaisons peptidiques hydro-oxydées primaires et secondaires
  • Fer
  • Plomb
  • Magnésium
  • Manganèse
  • Molybdène
  • Nickel
  • Stéroïdes phénoliques et stéroïdes pregnanes
  • Phospholipides
  • Anhydride phosphorique
  • Potassium
  • Résines et restes végétaux
  • Silicates (dioxyde de silicium)
  • Argent
  • Oxyde de strontium (en très faible quantité)
  • Sodium
  • Soufre
  • Étain
  • Titane
  • Vanadium
  • Cires
  • Zinc

Ces éléments sont retrouvés dans toutes les variétés de Shilajit et Mumiyo, bien que leurs proportions varient légèrement selon la région de récolte.

Variations selon la géographie

Par exemple, le Mumiyo extrait des montagnes du Caucase est généralement plus riche en fer, cuivre et manganèse que celui des régions d’Asie centrale.

Dans l’Himalaya, les chercheurs distinguent quatre types de Shilajit selon les minéraux dominants :

  • Shilajit rouge (or)
  • Shilajit bleu (cuivre)
  • Shilajit blanc (argent)
  • Shilajit noir (fer)

Ces couleurs ne désignent pas la couleur du Shilajit lui-même, mais celle des minerais environnants. Ainsi, le Shilajit rouge contient par exemple une proportion légèrement plus élevée d’or.

Formule chimique et stabilité thermique

Formule chimique du Shilajit

Il n’existe pas encore de formule chimique standard pour le Shilajit, car sa composition varie naturellement selon la zone de récolte. Les acides fulviques qu’il contient en grande quantité sont eux-mêmes complexes et ne peuvent pas être réduits à une seule formule.

Néanmoins, une formule empirique a été proposée par le chercheur R. G. Yusupov en 1979 :

CaSi(KNa)C₂₅H₅₇O₂₆ + C₆H₆O₃

Point de fusion et effet de la température

Le point de fusion du Shilajit est de 80°C. C’est un bon moyen de le distinguer des contrefaçons comme l’ozokérite, qui fond à environ 73-76°C.

Conservé au froid (réfrigérateur), le Shilajit se durcit et devient cassant. Une fois refroidi, il prend un aspect brillant et peut se briser s’il tombe. Il suffit alors de le réchauffer entre les mains pour lui redonner sa texture souple et malléable.

Solubilité dans l’eau et les corps gras

Le Shilajit possède une grande affinité avec l’eau : il se dissout facilement, à température ambiante comme à chaud. C’est pour cela qu’on le consomme souvent mélangé à de l’eau chaude ou tiède.

Ses minéraux organiques sont souvent présents sous forme de sels, ce qui lui confère des propriétés hygroscopiques : une poudre de Shilajit exposée à l’air absorbe l’humidité et forme des grumeaux.

Le Shilajit ne se dissout pas dans l’huile, mais peut néanmoins s’intégrer dans des préparations grasses comme des baumes, car il contient naturellement une faible proportion d’acides gras.

Origine naturelle du Shilajit

Mais alors, d’où vient réellement le Shilajit ?

Au-delà de son origine géographique (montagnes d’Asie, d’Afrique ou d’Amérique), le Shilajit est directement issu de matière végétale en décomposition. Le chercheur indien Shibnath Ghosal a analysé plusieurs échantillons himalayens, concluant que leur composition provenait probablement d’une plante locale spécifique, un cactus aujourd’hui identifié sous le nom latin Asphaltum Punjabianum.

Après la mort de la plante, sa résine se mêle à l’eau et aux éléments minéraux du sol. Le tout s’infiltre dans les roches et forme progressivement des croûtes dans les crevasses et les grottes.

Ce processus naturel, qui dure parfois des siècles voire des millénaires, transforme le humus végétal en un concentré actif unique. Mais il reste encore impossible de définir précisément le processus chimique complet tant celui-ci est complexe et dépend de nombreux facteurs naturels.

Le Shilajit est donc un produit exceptionnel, résultat de la fusion entre biologie, minéralogie et temps. C’est cette complexité qui explique sa richesse incomparable en nutriments, en acides organiques et en composés bioactifs.

Comment le Shilajit est-il fabriqué ?

Une création lente façonnée par la nature

Le Shilajit, aussi appelé Mumie ou Mumiyo, est avant tout un produit naturel formé au fil de millions d’années. Son processus de création commence dans les hautes montagnes, où les conditions extrêmes (froid, faible teneur en oxygène, rayonnement accru, peu d’activité microbienne) provoquent une lente décomposition de matière organique végétale.

Récolte du Shilajit

Lorsque la pluie, la neige fondue ou l’humidité atmosphérique s’infiltrent dans le sol, elles traversent les couches organiques et entraînent avec elles des composés précieux issus de cette dégradation. En s’évaporant dans les crevasses rocheuses, ces liquides laissent derrière eux une croûte brun foncé riche en minéraux : c’est le Shilajit.

Dans certains cas, cette matière s’accumule en grandes quantités, formant des dépôts naturels dans les cavités ou les grottes, qui sont ensuite récoltés à la main par les populations locales une fois par an.

Purification et traitement

Le Shilajit brut contient des impuretés (poussières, sable, débris végétaux). Il faut donc le purifier par extraction à l’eau, filtration, agitation et évaporation. Cela permet d’éliminer les composants non organiques et de concentrer les substances actives naturelles.

Le processus moderne implique une immersion de 12 heures à 63°C, avec une agitation toutes les 2 heures. Ensuite, le liquide est filtré plusieurs fois à travers des mailles de plus en plus fines pour éliminer toutes les particules résiduelles.

Séchage

Le séchage permet d’obtenir une forme concentrée de Shilajit (résine ou poudre). Les meilleurs producteurs utilisent des évaporateurs sous vide ou le lyophilisent pour préserver au mieux les nutriments. À l’inverse, certains fabricants utilisent des techniques de cuisson directe, endommageant ainsi les composés actifs. Cette méthode traditionnelle, encore répandue, est à éviter pour les consommateurs recherchant un Shilajit de qualité supérieure.

La méthode ancestrale

Autrefois, le Shilajit était séché au soleil dans des contenants à ventilation naturelle. Bien que très lente, cette méthode préserve l’intégrité du produit. Elle est encore utilisée dans certaines régions isolées de l’Himalaya.

Comment fonctionne le Shilajit ?

Une synergie naturelle unique

Le Shilajit ne fonctionne pas grâce à un seul ingrédient miracle, mais par la combinaison naturelle de dizaines de composés actifs. C’est cette synergie qui lui confère des effets puissants sur l’organisme.

Les acides fulviques et humiques

Ces deux types d’acides organiques proviennent de l’action microbienne sur la matière végétale. Ils sont essentiels pour l’absorption des minéraux et le fonctionnement cellulaire. Les acides humiques se lient aux polyphénols et offrent des effets antioxydants et immunostimulants, tandis que les acides fulviques, plus petits, transforment les minéraux inorganiques en nutriments biodisponibles.

Les acides fulviques agissent aussi comme électrolytes puissants, aidant à rétablir l’équilibre chimique cellulaire en transportant des éléments comme le sodium, le potassium et le magnésium.

Les oligo-éléments

Le Shilajit contient plus de 80 minéraux essentiels en quantités infimes mais cruciales. Dans nos sociétés modernes, beaucoup souffrent de carences subcliniques en magnésium, zinc, sélénium ou chrome, ce qui affaiblit l’immunité, l’énergie et les fonctions cognitives. Grâce à l’action des acides fulviques, ces minéraux sont facilement assimilés par l’organisme.

Pourquoi le Shilajit est-il si efficace ?

Chacun des composants du Shilajit est bénéfique pris isolément. Mais c’est leur combinaison qui crée un effet d’ensemble unique, impossible à reproduire en laboratoire.

Cette synergie stimule :

  • Le métabolisme minéral
  • La production d’énergie cellulaire
  • La synthèse des protéines et enzymes
  • Les mécanismes de défense et de régénération du corps

Dans un monde où le stress, la pollution, les ondes et la malbouffe fragilisent notre santé, le Shilajit agit comme un puissant adaptogène naturel pour renforcer l’organisme en profondeur.

Conclusion : un trésor naturel hors du commun

Le Shilajit est bien plus qu’un simple complément alimentaire : c’est un concentré d’intelligence végétale et minérale, façonné par la nature au fil des millénaires. Sa richesse en acides fulviques, humiques, polyphénols et minéraux en fait un allié précieux pour la vitalité, l’endurance et la longévité.

Utilisé avec discernement, sous une forme pure et bien extraite, il représente sans doute l’un des compléments les plus complets et puissants que l’on puisse consommer aujourd’hui.

En somme, le Shilajit est peut-être ce que l’humanité a découvert de plus proche de la légendaire fontaine de jouvence...

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